L’orthodontie est la discipline dentaire qui traite les différents défauts d’alignement des dents ainsi que les défauts de forme et de position des mâchoires.
Ces défauts peuvent survenir dans les 3 plans de l’espace, en voici quelques exemples :
Dans le sens frontal :
- Chevauchement – Encombrement / Espacement – diastèmes
- Déviation de la ligne du milieu
- Palais étroit (endognathie)
Dans le sens sagittal :
- Dents du haut trop en avant (décalage de classe 2)
- Dents du bas trop en avant (décalage de classe 3)
Dans le sens vertical :
- Dents du dessus qui recouvrent complètement celles du dessous (supraclusion)
- Dents du dessus qui ne touchent pas celles du dessous (béance)
Ces « malocclusions » peuvent être difficiles à repérer, et parfois même par un dentiste peu éveillé à l’orthodontie. C’est pourquoi il est conseillé à tous les enfants d’être, une fois au moins, vus par un orthodontiste. L’OMS (organisation mondiale de la santé) recommande une première visite en orthodontie dès l’âge de 7 ans et demi et, en Belgique, l’orthodontie n’est remboursée qu’entre 7 et 15 ans. De plus, de nombreux actes destinés à modeler les structures osseuses des maxillaires ne sont réalisables qu’avant la fin du pic de croissance de nos enfants. Alors n’hésitez pas à prendre rendez-vous au plus vite !
Décours d’un traitement orthodontique :
- Phase d’interception (remboursée par la mutuelle entre 7 et 9 ans) :
Si votre enfant est éligible à une prise en charge interceptive, l’objectif de cette première phase de traitement sera d’accompagner sa croissance et, le cas échéant, d’en corriger l’orientation. Cette phase de traitement est cruciale tant elle permet souvent de s’affranchir de traitement lourds (parfois chirurgicaux) à l’âge adulte. Cette phase de traitement s’adresse peu aux dents, et bien plus aux structures osseuses qui les soutiennent. Harmoniser un sourire, un visage, ou un jeu de fonctions, ne peut se faire que sur un terrain osseux favorable.
De plus, cette phase de traitement permettra d’assoir un terrain fonctionnel (ventilatoire, masticatoire, lingual, …) stable et efficace, de sorte à limiter les impacts délétères de fonctions mal installées.
Cette phase s’appuie parfois sur des appareillages amovibles. Il sera de la responsabilité des parents de s’assurer que l’appareil soit porté selon les recommandations du praticien. Seul un appareil correctement porté pourra donner des résultats corrects.
Certains objectifs d’interception dépendent du potentiel de croissance de l’enfant. Un accompagnement précoce et sérieux de la croissance augmente énormément les chances d’une harmonisation des bases osseuses. Mais cette- harmonisation ne peut être garantie. La croissance peut en effet parfois malheureusement se montrer obstinée. Personne ne peut contraindre un potentiel de croissance qui refuse de s’exprimer.
- Phase de traitement principale (remboursée par la mutuelle à partir de 9 ans) :
Cette phase de traitement s’adresse à des patients un peu plus âgés. Si elle permet encore, commencée tôt, certaines actions orthopédiques (comme en phase d’interception), elles sont néanmoins plus limitées et doivent être réalisées dans un timing précis. L’essentiel de cette phase est donc orthodontique (elle s’adresse principalement aux dents, e moins aux structures osseuses). Les mouvements dentaires peuvent être assurés par plusieurs types d’appareillages. Bien que le patient puisse avoir une préférence, il restera de ressort du praticien de choisir un appareillage adapté aux mouvements dentaires à réaliser (tous ne se valent pas pour tous les types de mouvements dentaires).
La phase de traitement orthodontique nécessite le même sérieux que la phase interceptive. Seuls des appareillages et des auxiliaires (élastiques par exemple) portés régulièrement, et en adéquation avec les recommandations de l’orthodontiste peuvent assurer un résultat correct. Les rendez-vous de contrôle et d’activation de l’appareil sont également essentiels, puisque c’est lors de ces rendez-vous que le praticien mettra l’appareillage en action. Un appareil porté sans contrôle s’avère soit inutile, soit, pire encore, délétère. En effet, le praticien applique des forces sur les dents pour les mettre en mouvement. Si ces forces ne sont pas contrôlées et s’appliquent librement pendant une période supérieure à celle indiquée, elles peuvent aboutir à des lésions dentaires irréversibles.
L’hygiène bucco-dentaire, perturbée par les appareillages, doit être particulièrement minutieuse. Les éléments collés sur les dents pour les bienfaits du traitement sont également propices à une accumulation importante de plaque dentaire. Si cette plaque dentaire n’est pas éliminée adéquatement (se référer aux recommandations de brossage du praticien), elle peut provoquer des lésions dentaires irréversibles (déminéralisation, carie,…).
Si les consignes de brossage ou de régularité du suivi ne sont pas respectées et que cela met en péril la santé bucco-dentaire du patient, le praticien se réserve le droit de mettre fin au traitement. Cette interruption de traitement ne lève pas la responsabilité financière du patient au regard de son traitement, puisque l’interruption est provoquée par un manque de sérieux de la part du patient. Cette mesure n’est jamais prise à la légère et fait toujours suite à plusieurs avertissements préalables.
L’alimentation, en cours de traitement orthodontique, doit être adaptée aux appareillages présents en bouche. Les aliments trop durs (fruits durs, baguette, …) ou trop collants (chewing-gum, bonbons, …) doivent être évités sous risque de décoller les éléments collés aux dents (plaquettes ou autres). Un décollement intempestif (plus de 3 sur la durée du traitement) ralentira le traitement puisque l’appareillage n’opèrera plus dans ses conditions de fonctionnement optimales. Si vous souhaitez que votre traitement se termine rapidement, il est donc dans votre intérêt de bien suivre les recommandations de votre orthodontiste.
- Phase de contention :
Vous arrivez tout doucement à la fin de votre traitement ? Il est temps à présent d’envisager l’après !
Cela fait plusieurs mois maintenant que vos dents sont en mouvement. Pour préserver le résultat de votre traitement sur le long terme, il faut à présent les maintenir en place par un système de contention approprié.
L’objectif de cette phase de traitement est d’éviter le phénomène de récidive, bien connu des orthodontistes. Qu’est-ce que la récidive ?
Lorsque les dents sont mises en mouvement, elles ont une tendance spontanée à reprendre leur position initiale, par l’effet des fibres élastiques des tissus environnant la dent. Pour lutter contre ce phénomène de rappel élastique, les dents sont maintenues en place par une combinaison d’appareillages spécifiques. Votre praticien sélectionnera le système de contention le plus approprié à votre situation clinique. Certains de ces systèmes sont amovibles (gouttières de contention par exemple). Il sera donc de votre responsabilité de vous assurer de les porter en respectant les recommandations du praticien, sans quoi, vos dents risquent de rebouger.
Il est important de distinguer la récidive du vieillissement naturel de l’arcade. Une récidive apparait dans les mois qui suivent le traitement orthodontique. Néanmoins, des dents libérées de leurs contentions auront toujours tendance à bouger sur le long terme. Il s’agit du phénomène de vieillissement des arcades, qui apparait chez tous les patients, qu’ils aient ou non subi un traitement orthodontique. Si vous souhaitez conserver le résultat obtenu à la fin de votre traitement sur le long terme, il n’y a pas de secret, il faut porter vos conditions, sur le long terme (à vie même si vous ne voulez pas que vos dents ne puissent un jour bouger).